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SURVIVRE À LA TERREUR : COMMENT ADELIE A RETROUVÉ L'ESPOIR EN HAÏTI

Adelie Jean-Baptiste a été contrainte de quitter son domicile à Port-au-Prince en raison de la violence des gangs, cherchant refuge dans des conditions précaires à l'école nationale de la route de Frères. Son histoire met en lumière certains des défis auxquels sont confrontées les personnes déplacées par la violence en Haïti, mais aussi leur résilience et l'espoir qu'elles ont retrouvé grâce à l'aide humanitaire.

« La vie à Port-au-Prince est un cauchemar quotidien. Les gangs contrôlent mon quartier et sèment la terreur parmi nous. Je me souviens encore des nuits blanches, des bruits de tirs et des cris de détresse de mes voisins, qui se rapprochaient de plus en plus. Je pensais être la prochaine victime. J'ai dû fuir pour sauver ma vie, laissant derrière moi tout ce que j'avais connu. Arrivée à l'école nationale de la route de Frères, j'ai trouvé un abri, mais chaque jour était un défi. Les conditions étaient épouvantables, surtout pour quelqu'un comme moi qui est âgé et qui n'a plus l'énergie de se débrouiller seul pour obtenir ce qui est nécessaire à sa survie ».

Adelie a pu bénéficier d'une aide au logement destinée aux personnes les plus vulnérables des sites, y compris les personnes âgées comme elle. Elle a été placée dans une maison de location où une jeune femme partage son quotidien.

« Maintenant, je vais vivre avec cette jeune femme qui m'a gentiment accueillie chez elle. Je sens que je vais enfin retrouver un peu de paix. Vivre seule dans le site était difficile. Je me sentais isolée malgré le grand nombre de personnes autour de moi, la tristesse me faisait souvent pleurer. Maintenant, j'aurai quelqu'un à qui parler et qui pourra aussi m'aider. Elle a déjà proposé de m'aider avec les tâches quotidiennes, comme les courses. Je suis reconnaissante pour cette opportunité de vivre dans un environnement plus stable. »

Plus d'un demi-million de personnes sont déplacées en Haïti à cause de la violence des gangs. Les besoins ont doublé au cours de l'année 2024, et le soutien financier de nos donateurs est encore nécessaire pour continuer à transformer d'autres vies comme celle d'Adelie.

« Je suis profondément reconnaissante pour tout ce qui m'a été offert. Après avoir vécu l'horreur des gangs dans mon quartier, cela montre qu'il y a encore des gens bien dans ce monde, prêts à tendre la main à ceux qui en ont besoin. Je ne remercierai jamais assez l'OIM pour leur aide. Je n'avais plus rien, je n'aurais pas pu payer pour ce nouveau toit. »

Adelie reste optimiste que d'autres personnes dans le besoin recevront de l'aide, tout comme elle.

« Je sais que je ne vivais pas dans un pays riche, mais je ne m'attendais pas à ce que les choses se détériorent autant. Je suis nostalgique du passé. Le Bicentenaire à Port-au-Prince était autrefois une destination prisée des touristes et était également visitée par de nombreux dignitaires étrangers. Maintenant, c'est un désastre complet. La végétation a envahi les bâtiments publics, les gangs paralysent tout, c'est décourageant. J'espère sincèrement que toutes les personnes dans le besoin, comme moi, recevront de l'aide. Nous méritons tous de vivre dans un pays où nous pouvons regarder l'avenir avec espoir, et non avec désespoir. »

Le parcours d'Adelie est un témoignage de la manière dont le soutien humanitaire peut faire une différence significative dans la vie des personnes vulnérables. C'est un rappel poignant de l'importance de la solidarité et de l'assistance internationale pour aider ceux qui sont contraints de fuir leurs foyers à reconstruire leur vie avec dignité. L'OIM reste engagée à intensifier ses efforts tant en réponse aux urgences liées aux déplacements qu'à travers des programmes de stabilisation durable.

Depuis fin février, l'OIM a fourni près de 5 millions de litres d'eau potable directement sur les sites atteignant 25 000 personnes, et a réhabilité 22 pompes à eau manuelles. La distribution de couvertures, de bidons, de lampes solaires, de kits de cuisine et de bâches en plastique a atteint plus de 37 000 personnes.

L'OIM et ses partenaires offrent également un soutien psychosocial par le biais d'une hotline gratuite et sur le terrain, ainsi que des cliniques mobiles pour fournir une assistance médicale à 18 000 personnes.

L'OIM organise également des sessions de sensibilisation et des groupes de discussion sur une grande variété de sujets : protection de l'enfance, santé mentale, responsabilité, santé reproductive, etc., touchant 14 000 personnes. L'Organisation soutient également les PDI pour quitter la zone métropolitaine de Port-au-Prince avec des subventions pour les transports et encourage les PDI à trouver un foyer grâce à des subventions pour le loyer.

L'OIM appelle les donateurs et les parties prenantes à contribuer à répondre aux besoins les plus urgents du pays et à soutenir l'Organisation dans sa fourniture d'aide humanitaire et de protection aux Haïtiens les plus affectés.