L'une des principales activités de l'OIM, la Gestion de l’Immigration et des Frontières (IBM), favorise une approche intégrée de la gestion des migrations et des frontières grâce à une efficacité accrue, au contrôle des frontières et à une meilleure coordination inter institutionnelle. L’assistance technique de l’OIM aux États pour améliorer la gestion des flux migratoires contribue à réduire la migration irrégulière, la traite des personnes et le trafic de biens, tout en améliorant la sécurité au niveau national et régional.

Police Frontalière

Depuis le séisme de 2010, les interventions de l'OIM dans ce domaine cherchent à rétablir et à renforcer les capacités opérationnelles de la justice haïtienne et des acteurs de la sécurité publique par la fourniture d'équipements et d'infrastructures adéquats. Les efforts de stabilisation communautaire de l'OIM visaient à répondre aux besoins essentiels de la police engendrés par le séisme, en particulier dans les quartiers des zones instables de Port-au-Prince, de Delmas et de Croix-des-bouquets, et à soutenir les efforts entrepris par le Gouvernement haïtien et la communauté internationale pour la stabilisation et le développement à long terme du pays.

Plus récemment, grâce à l'appui financier du gouvernement du Canada à travers le Programme des Opérations de Paix et de Stabilisation (PSOP), du département d’État des États-Unis et du Bureau INL (International Narcotics and Law Enforcement), l'OIM met en oeuvre un projet pilote pour établir et soutenir une présence permanente de la police frontalière haïtienne dans le département du nord-est.

Le projet vise plus précisément à renforcer la protection des personnes vulnérables en établissant un mécanisme de protection standardisé permettant à la Police Frontalière Haïtienne d’identifier, d’aider et de référer les femmes, les filles et les personnes vulnérables. En outre, le projet vise à soutenir une gestion efficace des frontières qui facilitera et favorisera une meilleure gestion des mouvements, évitera les migrations irrégulières et permettra la détection des migrants clandestins et des trafiquants. Ce renforcement de la sécurité dans les communes frontalières augmentera la confiance dans le système de sécurité frontalière et la perception générale de sécurité et d’application des lois en Haïti.

Assistance technique au Gouvernement en matiere de gestion des migrations

Au cours des 40 dernières années, Haïti a souffert de plusieurs catastrophes naturelles, de difficultés socio-économiques et d'instabilité politique. En raison du manque d'emploi et d’accès aux services sociaux, de nombreux Haïtiens cherchent de meilleures opportunités à l'étranger grâce à des migrations régulières ou irrégulières. En conséquence, la communauté de ressortissants haïtiens vivant à l'étranger est estimée à 2 million de personnes[1].À l'heure actuelle, les diasporas haïtiennes résident dans toute la région Caraïbe, aux États-Unis, au Canada, en France et, plus récemment, en Équateur, au Brésil et au Chili[2].

Les migrants haïtiens vivant à l'étranger entretiennent généralement de forts liens affectifs, financiers et familiaux avec leur pays d'origine et contribuent de manière significative à son développement économique. La diaspora haïtienne à travers le monde a transféré, par le biais des transferts réguliers de fonds, environ 2,4 milliards de dollars en 2017, ce qui correspond à 31,2 pour cent du PIB du pays[3].

Malgré le lien reconnu entre migration et développement, le Gouvernement haïtien n’a exploité ce potentiel que de manière très limitée, en partie à cause du manque de données migratoires complètes et de ses indicateurs associés. De nombreux membres de la diaspora ont le potentiel et la volonté de contribuer au développement de leur pays. Cependant, l'interaction avec la diaspora est sporadique et non structurée. Il en résulte que le précieux capital intellectuel ainsi que les autres contributions potentielles de la diaspora, qui peuvent aider à relever les défis des pays, restent largement inexploités et inefficaces.

L’OIM en Haïti propose d’ouvrir la voie à une contribution de la diaspora plus importante mais aussi efficace au développement politique, social et économique d’Haïti. Ceci se fera à travers : l’identification des groupes et associations des diasporas haïtiennes existantes et la création de conseils consultatifs de la diaspora, au recensement, cartographie et établissement d’un profil de la diaspora; et au renforcement de l'interaction entre le gouvernement et la diaspora pour le développement politique, social et économique.
 

[1] United Nations Population Division – International Migrant Stock 2015

[2] Profile Migratoire – Haiti 2015

[3] World Bank Report 2017