Retour sur les 15 ans depuis le séisme en Haïti : progrès, leçons et perspectives d’avenir

12 janvier 2010 reste un moment indélébile dans l’histoire d’Haïti. Le séisme dévastateur de magnitude 7,0 a coûté la vie à plus de 200 000 personnes, déplacé plus de 1,5 million d’habitants et laissé une nation déjà vulnérable aux prises avec une destruction profonde. Le tremblement de terre a non seulement détruit les infrastructures, mais a également fragilisé les institutions haïtiennes, tout en révélant la résilience remarquable de son peuple.

La réponse mondiale à cette catastrophe a été sans précédent, avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en première ligne des actions humanitaires et de la reconstruction. L’OIM a immédiatement mobilisé une opération massive, mettant en place des abris d’urgence, fournissant des soins médicaux essentiels et distribuant des fournitures vitales. Pendant des mois, voire des années, l’organisation a concentré ses efforts sur le relogement des familles déplacées, la reconstruction des communautés et le renforcement des mécanismes de préparation aux catastrophes. L’ampleur de cette réponse témoigne de la solidarité internationale et de la détermination des humanitaires à soutenir Haïti dans son heure de plus grand besoin.

L’impact du séisme a été vaste, touchant également l’OIM en Haïti. De nombreux membres du personnel ont perdu des proches dans la catastrophe, partageant ainsi le deuil et l’incertitude qui ont enveloppé tout le pays. Bien que l’OIM ait eu la chance de ne pas perdre de membres de son personnel directement, le poids émotionnel de la tragédie a été profondément ressenti.

« Les télécommunications étaient coupées, et beaucoup d’entre nous redoutaient le pire pour nos proches. C’était une période d’incertitude immense et de deuil collectif. » L’OIM Haïti, profondément ancrée dans le tissu national, a partagé cette souffrance tout en s’efforçant de soutenir les efforts de relèvement.

« L’OIM a amélioré et dignifié notre vie dans les sites de déplacement », témoigne Marie, bénéficiaire de l’intervention d’urgence de l’OIM dans les jours qui ont suivi le séisme. « Ils nous ont offert bien plus qu’un endroit où rester, ils nous ont écoutés et redonné espoir. »

Quinze ans plus tard, Haïti se trouve à un carrefour. Bien que la réponse au séisme ait permis des avancées en matière de préparation aux catastrophes et de gestion des risques, le pays continue de faire face à des défis complexes. L’instabilité politique, les difficultés économiques et la violence croissante ont éclipsé les progrès réalisés.

« Le soutien que nous avons reçu après le séisme nous a aidés à reconstruire, mais aujourd’hui, il est bien plus difficile de reconstruire nos vies », confie Jean-Paul, un autre bénéficiaire de l’OIM. « L’insécurité et les gangs nous ont contraints à déménager plusieurs fois, et bien que la résilience du peuple haïtien reste forte, elle est mise à rude épreuve, surtout en ce moment. Nous continuons à faire face à d’immenses défis, mais nous restons déterminés à reconstruire, pas à pas. »

Aujourd’hui, plus que jamais, le soutien à Haïti est crucial. Le pays est aux prises avec une crise multidimensionnelle : des déportations accrues, une population déplacée en augmentation et un environnement sécuritaire en détérioration. L’OIM reste engagée à se tenir aux côtés du peuple haïtien, à fournir des services essentiels et à plaider pour des solutions durables.

Le 15ᵉ anniversaire du séisme est un moment pour se souvenir des personnes que nous avons perdues, réfléchir à la résilience du peuple haïtien et rendre hommage au travail des partenaires et des communautés affectées qui ont contribué à la reconstruction. C’est aussi un appel à l’action – un rappel que, bien que le séisme puisse désormais sembler un souvenir lointain pour certains, les luttes actuelles des Haïtiens exigent le même niveau de solidarité et de soutien.

Alors que nous regardons vers l’avenir, la communauté internationale doit renouveler son engagement envers Haïti, non seulement en réponse aux crises, mais aussi en favorisant un développement durable et une stabilité à long terme.