-
Qui sommes nous
Qui sommes nousL'Organisation internationale pour les migrations (OIM) fait partie du système des Nations Unies et est la première organisation intergouvernementale à promouvoir depuis 1951 une migration humaine et ordonnée qui profite à tous, composée de 174 Etats membres et présente dans plus de 100 pays. L'OIM est présente en Haïti depuis 1994.
À propos
À propos
OIM Global
OIM Global
-
Ce que nous faisons
Notre travailEn tant que principale organisation intergouvernementale qui promeut depuis 1951 une migration humaine et ordonnée, l'OIM joue un rôle clé pour soutenir la réalisation du Programme 2030 à travers différents domaines d'intervention qui relient à la fois l'aide humanitaire et le développement durable. En Haïti, l'OIM travaille avec le gouvernement sur la gestion des migrations et le renforcement des capacités, ainsi que combattre effets des catastrophes naturelles sur les populations les plus vulnerables.
Ce que nous faisons
Ce que nous faisons
Priorités transversales
Priorités transversales
- Données et ressources
- Agir
- 2030 Agenda
À Port-au-Prince, les personnes déplacées trouvent un soutien essentiel auprès des psychologues de l’OIM
Depuis plusieurs années, Haïti se trouve dans une situation de crise sécuritaire majeure qui ne connaît pas d’équivalent. Dans ce contexte instable, des milliers d’Haïtiens sont victimes innocentes des affrontements des gangs. Plus de 700 000 personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, dont un quart est installé sur des sites précaires et insalubres laissant tous leurs biens et la vie qu’ils ont construite derrière eux.
Le 23 juillet 2024, Madeleine* entend des tirs sans y prêter attention car ce n’est pas la première fois que cela arrive à Port-au-Prince. Mais deux jours plus tard, des hommes armés envahissent son quartier et l’obligent à partir précipitamment avec sa famille. Dans sa fuite, elle voit beaucoup de violences, de toutes parts, jusqu’à ce que la Mairie de Tabarre envoie leur bus pour les emmener au Lycée Jean-Marie Vincent où est aménagé un site pour les déplacés internes.
Arrivée sur le site avec sa fille, ses deux nièces et son grand-père, elle commence une nouvelle vie dans le site, avec un quotidien qui s’avère être très difficile. Au début, Madeleine* est installée sur le terrain, à l’extérieur, jusqu’à ce qu’une amie, elle aussi déplacée, lui permette de s’installer dans le coin d’une pièce fermée avec sa famille. Il est très difficile de trouver à manger pour elle et pour sa famille. Il arrive souvent que les enfants pleurent de faim.
« Nous avons tout laissé derrière nous » se confie-t-elle. Elle n’a pas de quoi se changer, ni pour ses enfants. Les gangs lui ont tout pris. Elle ne peut plus travailler dans sa boutique qui a été prise d’assaut et n’a plus de revenus pour faire vivre sa famille.
A chaque nouvelle détonation, Madeleine1 est terrorisée à l’idée d’une nouvelle attaque. Même dans le site, elle vit constamment dans la peur et l’angoisse de sa propre mort ou de celle des membres de sa famille. « Il est rare de passer une bonne journée dans les camps » dit-elle à propos des conditions de vie, du manque de nourriture, de la saleté et de l’insécurité. Dans ces circonstances, la cohabitation forcée dans des conditions matérielles précaires et insalubres est un terreau propice aux violences et aux maltraitances au sein des populations déplacées.
Depuis qu’elle vit sur le site, Madeleine a de nombreux problèmes de santé qui s’accumulent ; elle évoque des « migraines », « des étourdissements », « l’envie de courir sans savoir où aller pour se rendre n’importe où », et parfois elle-même « la sensation de sortir de son propre corps ». Madeleine connait une femme dans la même situation, qu’elle a vu dépérir jusqu’à penser au suicide. L’intervention des psychologues, et l’entraide sur le site, lui ont permis de retrouver l’espoir et l’envie de vivre.
Madeleine, elle aussi, a eu des pensées suicidaires : « Je dois avouer que l'idée du suicide m'a traversé l'esprit à plusieurs reprises. Il m'est arrivé de tenter de quitter le camp pour aller dans un espace où il n’y a personne pour me donner la mort. Ce qui m'a aidée à sortir de cette impasse, c'est le psychologue de l'OIM. » Grâce au psychologue de l’OIM, Madeleine dit avoir « retrouvé espoir ». Si Madeleine a réussi à solliciter l’aide d’un psychologue, il est plus difficile pour d’autres personnes de demander de l’aide en se tournant vers des professionnels conventionnels.
Certains trouvent d’autres façons de vivre avec leur mal être, en consommant de l’alcool par exemple. A l’instar de Catherine*2, une autre déplacée, qui a « l’impression de devenir folle ». Elle dit avoir du mal à supporter la situation et à faire le deuil de son mari tué par les gangs. Elle a perdu son travail et se retrouve seule à la rue avec ses filles menacées de prostitution, elle confie : « il m’arrive de boire pour 1 000 gourdes d’alcool en une journée », c’est le seul moyen qu’elle a trouvé pour supporter le quotidien.
Il y a aussi Wiesland* qui, a soixante ans, dort dans des lieux trempés par les inondations, parmi les vers et les excréments. Il ressent de fortes migraines, des vertiges et n’arrive plus à dormir, ni à trouver de la nourriture. Quand parfois, il pense au suicide, il cherche quelqu’un avec qui discuter car, selon lui, « en parlant avec quelqu’un c’est comme s’[il] oubliait toutes ses frustrations. » Malgré le peu d’amélioration des conditions de vie sur les sites, l’intervention des agents de l’OIM lui a redonné espoir et a soulagé ses angoisses. Aujourd’hui, il a la ferme conviction qu’il ne « passera pas à l’acte ».
Madeleine, Catherine et Wiesland ont témoigné avec sincérité des difficultés que la situation actuelle en Haïti engendre sur leur santé et notamment sur leur santé mentale. Ces récits se font l’écho des données présentées dans le rapport publié en mars 2024, où l’OIM pointe l’importance d’accorder une attention majeure à la santé mentale dont la dégradation augmente le risque de suicide.
Des mesures de prévention du risque suicidaire existent à l’échelle communautaire, institutionnelle et gouvernementale. La mise en place de ces mesures est nécessaire afin que des personnes comme Madeleine, Catherine et Wiesland puissent trouver de l’aide avant qu’il ne soit trop tard.