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Plus de 20 000 personnes fuient en raison de la montée de la violence des gangs, provoquant un déplacement massif en Haïti

Genève / Port-au-Prince, 15 novembre – Plus de 20 000 personnes ont été déplacées dans la capitale haïtienne, Port-au-Prince, en seulement quatre jours, dont plus de 17 000 accueillies dans 15 sites de déplacement, alors que la violence des gangs s’intensifie. Cette crise a perturbé les chaînes d’approvisionnement essentielles et isolé la ville.

De nombreuses personnes déplacées ont déjà connu plusieurs déplacements, forcées de fuir à plusieurs reprises en laissant derrière elles le peu qu'elles avaient réussi à reconstruire. Une telle ampleur de déplacements n’avait pas été observée depuis août 2023.

La fermeture du trafic aérien, suite aux tirs ciblés sur trois avions commerciaux au-dessus de Port-au-Prince, l’accès restreint au principal port maritime du pays et l’insécurité des routes contrôlées par des groupes armés ont plongé la zone métropolitaine dans un état de quasi-paralysie, aggravant les souffrances des populations déjà vulnérables.

Les groupes criminels de la capitale continuent de s’étendre, prenant le contrôle de nouveaux quartiers et isolant davantage les communautés. Des factions rivales, qui autrefois s’affrontaient pour des disputes territoriales, ont désormais uni leurs forces pour contrer les efforts de la Police Nationale, laquelle, manquant de ressources, reste débordée et peine à contenir la violence croissante.

La violence liée aux gangs a causé près de 4 000 décès en 2024, selon le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies. Les violences basées sur le genre, y compris les violences sexuelles utilisées comme arme de terreur, ont atteint des niveaux alarmants. Les femmes et les enfants sont particulièrement touchés, avec 94 % des femmes et filles déplacées exposées à un risque accru de violence.

« L’isolement de Port-au-Prince aggrave une situation humanitaire déjà catastrophique », a déclaré Grégoire Goodstein, Chef de mission de l’OIM en Haïti. « Notre capacité à fournir de l’aide est poussée à ses limites. Sans un soutien international immédiat, les souffrances s’aggraveront de façon exponentielle. Avec seulement 20 % de Port-au-Prince accessible, les travailleurs humanitaires font face à des défis immenses pour atteindre les populations affectées. »

Malgré ces obstacles, l’OIM et ses partenaires restent déterminés à fournir une assistance vitale. L’Organisation aide activement les personnes déplacées internes en offrant des subventions pour le logement, en déployant des cliniques mobiles pour fournir des soins médicaux de base, des médicaments et des services de protection tels que le soutien psychosocial, les efforts de réunification familiale et l’assistance aux survivants de violences basées sur le genre. L’OIM continue également de coordonner la gestion des sites et le transport d’eau pour les personnes déplacées.

Les opérations dans le reste du pays se poursuivent, notamment le soutien aux migrants expulsés aux points frontaliers, la réhabilitation de centres de protection des migrants et divers projets de stabilisation communautaire.

L’OIM insiste sur l’importance cruciale de respecter les principes humanitaires face à l’aggravation de la crise. Garantir la sécurité des personnels humanitaires et des civils est une priorité absolue. L’Organisation appelle toutes les parties à respecter la neutralité et l’impartialité des opérations d’aide, permettant un accès sans entrave aux populations dans le besoin et préservant l’intégrité de l’assistance humanitaire.

L’OIM appelle également à un financement et un soutien urgents pour les opérations humanitaires en Haïti. En novembre, le plan de réponse des Nations Unies de 674 millions de dollars n’est financé qu’à 42 %, laissant des millions d’Haïtiens sans l’aide dont ils ont désespérément besoin.

 

Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Haïti : Antoine Lemonnier, alemonnier@iom.int
Panama : Jorge Gallo, jgallo@iom.int
Genève : Daniela Rovina, drovina@iom.int